Date de vente : 05/06/13

Thierry de Maigret
Commissaire priseur

ESTIMATION 20 000 - 30 000 €

Resultat : 43 000 €

LOT n°215
Commode dite «à la Régence», galbée, en placage de palissandre marqueté sur des contre-fonds de bois de rose ou d'amarante. Elle ouvre par deux tiroirs. Montants et pieds cambrés. Ornements de bronze ciselé et doré, à décor aux chutes de fleurs et feuillages. Les tiroirs à encadrement d'ombilics, rinceaux, fleurs et feuillages. Cul de lampe et sabots. Estampille de CAREL et poinçon de Jurande. Plateau de marbre rouge royal, de Belgique. Epoque Louis XV (restaurations) H: 88 - L: 112,5 - P: 59,4 cm Incontestablement cette commode est à rapprocher de l'oeuvre de Charles Cressent qui développa ce modèle dit à «bronzes en cloches» dans les années 1735-1740. Certaines caractéristiques esthétiques rappellent également le travail de cet ébéniste, notamment l'utilisation de bois de placage, en l'occurrence l'amarante, pour détourer le décor de bronze ciselé et doré et ainsi le mettre en valeur, mais également la présence de rosaces rythmant la composition, éléments visibles sur certains modèles de commodes de Cressent. Toutefois, en dépit de ces similitudes, certains motifs, particulièrement les masques de Bacchus qui ornent les côtés de la commode, semblent absents du répertoire ornemental de l'ébéniste, mais s'inspirent plus ou moins directement de modèles créés par André-Charles Boulle quelques décennies auparavant. Ces proximités et ces différences semblent révélatrices de l'adaptation d'un modèle de Cressent par Carel qui estampilla le meuble et qui paraît avoir mis au goût du jour un modèle qui connut un certain succès. Cette même démarche semble être le point de départ de la création par Gillet, ébéniste parisien, d'une paire de commodes également dans le même esprit fortement inspirée de l'oeuvre de Cressent. Cependant, soulignons que le cas de Carel semble différent, car il estampilla un bureau à espagnolettes si proche de l'oeuvre de Cressent qu'il faut certainement y voir le témoignage d'une collaboration entre ces deux ébénistes de renom dans les années 1740 (voir A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p.140).Jacques-Philippe Carel: Fils d'un cocher du duc d'Aumont et de la fille d'un menuisier, Jacques- Philippe Carel eut un début de carrière encore méconnue. Cependant, quelques informations permettent de savoir notamment qu'en 1712 il est installé à Grenoble et épouse une Dauphinoise nommée Marie Odde. A cette époque, il est compagnon dans l'atelier de Thomas Hache. Nous le retrouvons à Paris une dizaine d'années plus tard, précisément en 1723, au moment du couronnement de Louis XV, évènement qui permet à Carel d'acheter sa maîtrise pour 2200 livres. Puis, à la fin des années 1740, il travaille pour Gaudreaus, alors ébéniste du Garde-meuble de la Couronne, sous-traitant notamment deux secrétaires en pente, l'un destiné à Madame de Pompadour au château de La Muette, l'autre à Mesdames Louise et Sophie de France à Versailles. Carel semble stopper son activité ou mourir vers 1755 (voir S. de Sonis, «Jacques-Philippe Carel», in L'Estampille/L'Objet d'art, n°319, décembre 1997, p.63-82

 SHOWROOM - CENTRE VILLE DE VALENCE (26)

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