Date de vente : 07/12/09

Ader

ESTIMATION
30 000 - 35 000 €

Resultat : 50 000 €

LOT n°259

Rare console chantournée en chêne très richement sculpté. La ceinture à encadrement de croisillons et entrelacs, présente au centre un cartouche monogrammé, souligné de ruban et feuilles de laurier. Les montants à masque d'homme barbu, en console en volute, soulignent les pieds cambrés, réunis par une entretoise ornée d'un casque militaire feuillagé. Vers Plateau de marbre blanc veiné gris. Hauteur : 83 cm - Largeur : 154 cm - Profondeur : 55,5 cm La composition générale et certains éléments sculptés de cette console évoquent l'oeuvre de Bernard Turreau, dit Toro (1672-1731) qui travailla dans le Sud de la France, à Toulon, Arles et Aix-en- Provence. Il est l'auteur de plusieurs Livres de Tables de diverses formes publiés à Paris en 1716 sous la protection de l'architecte de la Cour Charles-Nicolas Lebas du Buisson. Originaire de Toulon, Toro subit l'influence du sculpteur Pierre Puget et réalisa des projets particulièrement exubérants dans lesquels se mêlent chimères, dragons, masques fantastiques et espagnolettes ; voir notamment un pied de table en bois sculpté et doré dont les pieds sont terminés par deux dragons ailés, anciennement dans la collection Keck à Bel Air en Californie (vente Sotheby's, New York, le 5 décembre 1991, lot 32). Notons toutefois, que la plupart des consoles connues inspirées des projets de Toro ne doivent pas toutes être rattachées à son oeuvre ; la large diffusion des estampes, aussi bien à Paris, qu'en Province, contribua de toute évidence à la diffusion de ses modèles dans tout le royaume. C'est ainsi que si certaines peuvent lui être attribuées, tel un exemplaire provenant des collections de la femme de Paul Maurin de Carnac passée en vente chez Christie's, à Monaco, le 20 juin 1994, lot 326, d'autres, à l'instar de la console proposée, peuvent être rattachées aux ateliers parisiens de l'époque : citons particulièrement un exemplaire, les pieds en consoles surmontés de termes ailés, passé en vente chez Christie's, à Paris, le juin 2008, lot 301 ; ainsi qu'un second, dont le piétement est centré d'une noix sculptée d'un trophée chiffré, conservé au Musée des Arts décoratifs à Paris (Inv. 21181) (reproduite dans R. Verdier, Le style Régence, sans date, p.49, document n°6). Notre console présente également, dans un cartouche en ceinture, des chiffres entrelacés qui devraient permettre de reconnaître son commanditaire. Nous connaissons un très bel écran sculpté d'initiales entrelacées identiques ; il a été rapproché des chiffres de Louis de la Tour d'Auvergne et d'Anne- Marie Crozat qui figurent sur l'élévation publiée par Mariette de l'Hôtel d'Evreux, actuel Palais de l'Élysée (collection Jean Lupu ; illustré dans le catalogue de l'exposition Le cadre et le bois doré à travers les siècles, Paris, 1991, p.74). Toutefois, il nous semble que les chiffres qui apparaissent sur les boiseries de l'hôtel d'Evreux ne correspondent pas à ceux qui ornent la console présentée.