Date de vente : 17/03/14

Art Richelieu

ESTIMATION
20 000 - 30 000 €

 

Resultat : 20 000 €

 


LOT n°259

CONSOLE chantournée, ajourée en chêne richement sculpté et doré ; la ceinture est ornée, au centre, d’une coquille dans des encadrements d’ombilics et de rinceaux. Chutes à masques de satyres, pieds cambrés soulignés de feuillages de roseaux réunis, au centre, par une imposante entretoise à grenade sur un cartouche feuillagé, souligné de guirlandes de fleurs.
Vers 1730-40. Plateau de marbre brèche rouge (restauré).
87 x 145 x 63,5 cm
Prov.: Vente Ferri du 14 mars 1991 (lot 406).
Le XVIIIe siècle français est une période de création exceptionnelle dans les arts décoratifs européens. Dans la première moitié du siècle, le contexte économique de la France est particulièrement florissant et l’on assiste à l’enrichissement de nouvelles classes de la société, essentiellement issues des milieux de l’aristocratie et de la finance, soucieuses de vivre dans un certain confort en aménagement leurs résidences avec des pièces d’ébénisterie et de menuiserie et des objets d’art plus ou moins luxueux. Dans le domaine spécifique de la menuiserie, les consoles, appelées à l’époque « pieds de tables », qui avaient pour rôle principal de supporter des plateaux de marbres plus ou moins rares, étaient régulièrement mentionnées dans les documents anciens, notamment dans les inventaires après décès dans lesquels ces pièces n’étaient, le plus souvent, pas prisées car elles étaient censées faire partie intégrante des biens immobiliers. Réalisée dans ce contexte, la console que nous présentons est caractéristique des créations parisiennes de la première du XVIIIe siècle, plus précisément du début des années 1740, et présente une spécificité qui en fait sa rareté.
En effet, sa composition générale « classique » se caractérise par quatre pieds courbés, une entretoise et une ceinture richement sculptées de motifs de grenade éclatée, coquille ajourée, rinceaux, branches de palmes…et se retrouve notamment sur certaines autres consoles en bois sculpté et doré de la même période, citons : un premier modèle proposé aux enchères lors de la dispersion de la collection Akram Ojjeh (vente Christie’s, Monaco, les 11-12 décembre 1999) ; un deuxième qui se trouvait anciennement dans la collection Anna Thomson Dodge (vente Christie’s, Londres, le 24 juin 1971, lot 81) ; ainsi qu’un dernier, quasi entièrement sculpté de branches de palmes, qui est conservé au musée du Louvre (illustré dans Bill G.B. Pallot, Le mobilier du musée du Louvre, Tome 2, Dijon, 1993, p.56-57, catalogue n°15). Tandis que la partie supérieure de ses pieds antérieurs, soulignée de masques de satyres barbus, est une réminiscence des schémas esthétiques de l’époque Régence, eux-mêmes reprenant un modèle d’André-Charles Boulle, et cet élément décoratif n’apparaît que très rarement à cette époque dans la menuiserie parisienne ; il est révélateur de la persistance de certains motifs et semble s’inspirer plus ou moins directement des réalisations créées dans les années 1720 sous l’influence des projets d’ornemanistes du temps, particulièrement ceux de Jean-Bernard Turreau dit Toro (1672-1731) qui rencontrèrent un grand succès auprès des amateurs et des artisans. Parmi les consoles Régence réalisées dans cet esprit et offrant des pieds à montants à masques barbus mentionnons particulièrement : un premier exemplaire passé en vente chez Christie’s, à Paris, le 17 décembre 2005, lot 200 ; ainsi qu’un deuxième vendu chez Sotheby’s, à New York, le 14 novembre 1970, lot 145 ; enfin, citons une troisième console de ce type, probablement de la même époque, qui porte les armes d’Orléans et est exposée à la Banque de France à Paris (parue dans S. de Ricci, Louis XIV und Regence, Raumkunst und Mobilar, Stuttgart, 1929, planche 81).

 SHOWROOM - CENTRE VILLE DE VALENCE (26)

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