Date de vente : 17/06/08

Auction Art Rémy Le Fur & Associés

ESTIMATION
50 000 - 80 000 €

 

Resultat : 45 000 €

 


LOT n°98

PAIRE D'ENCOIGNURES en acajou et placage d'acajou moucheté Elles ouvrent à un tiroir et un vantail en façade. Les montants arrondis ornés de moulures Décoration de bronzes ciselés et dorés tels que : moulures d'encadrements, frises de rais-de-coeur, feuilles d'acanthe, feuillage, fleurs, et rosaces Dessus de marbre griotte rouge mouluré (un marbre réparé) Époque Louis XVI Portent une estampille H. Riesener (Restaurations, petits manques, fentes, quelques bronzes rapportés) 83,5 X 73,5 X 49 CM PROVENANCE Vente Paris, Palais Galliera, 28 juin 1962, n° 90 Créé par Jean-François Oeben(1) vers 1760-1763, ce modèle d'encoignure illustre les débuts du goût dit "à la grecque" au moment où Jean-Henri Riesener reprend l'atelier de son compatriote, ébéniste du roi, à l'Arsenal. A partir de la mort d'Oeben en 1763, il assure la direction de l'atelier, épouse la veuve de son maître en 1767 et sera reçu maître ébéniste l'année suivante. C'est à Riesener que l'on doit le développement de l'atelier, qui dès 1771 commence à livrer des meubles au Garde-Meuble Royal. A partir de 1774 Gilles Joubert abandonne à Riesener ses fonctions d'Ébéniste du roi. Dès lors les commandes de la Cour affluent et s'élèvent en dix ans à la somme considérable de 938 000 livres(2). Il fournit non seulement le mobilier des résidences royales : Versailles, Fontainebleau, Trianon, et Marly, mais aussi une importante clientèle privée alliant la finance, les princes de sang et même le célèbre Buffon. Cependant à partir de 1785 des difficultés avec l'administration du Garde-Meuble se font sentir : ses ouvrages sont extrêmement coûteux et qualifiés par le nouvel intendant, Thierry de Ville-d'Avray "d'excessifs et même ridicules". Les commandes de la cour lui échappent au profit de Guillaume Benneman, son confrère, jugé plus souple et moins ruineux. Il conserve néanmoins la faveur de Marie-Antoinette et d'une nombreuse clientèle particulière. Les encoignures que nous présentons, témoignent du changement de goût apparu dans les années 1765-1770 ; elles illustrent parfaitement la simplicité du décor qui privilégie la ligne et abandonne les "tableaux de marqueterie" chers à Oeben. Cette paire est à rapprocher d'un exemplaire estampillé Oeben vendu à Paris en 1956(3). Habituellement orné d'un "rempli ciré" ou parfois verni, l'acajou moucheté prend ici tout son éclat (1) "Early Neo-Classicism in France" par Svend Eriksen, 1974, p. 314, planche 96 (2) "Les Ébénistes du XVIIIe siècle français", 1963 Collection Connaissances des Arts, Grands Artisans d'Autrefois, Hachette Éd., page 183 (3) Vente galerie Charpentier le 4 décembre 1956, n° 99, reproduit planche XXV

 SHOWROOM - CENTRE VILLE DE VALENCE (26)

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